J.R.R. Tolkien
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Verssion courte :Né à Bloemfontein (Afrique du Sud), dans une famille anglaise, John Ronald Reuel Tolkien part pour l’Angleterre en 1896, à la mort de son père. Il y poursuit ses études et devient professeur d’anglais à Leeds, puis à Oxford où il restera jusqu’à sa retraite, en 1959. À l’université d’Oxford, il centre ses recherches sur la littérature anglo-saxonne médiévale et écrit deux ouvrages de philologie classique : Vocabulaire du moyen anglais (Middle English Vocabulary, 1922) et Gauvin et le Chevalier vert (Sir Gawin and the Green Knight, 1925).
À partir de 1936, Tolkien commence à écrire des ouvrages épiques, inspirés par les mœurs et les mythes médiévaux, notamment nordiques, mais se déroulant dans un univers fantastique de son invention, les Terres du Milieu.
Son premier livre, Bilbo le Hobbit (The Hobbit, 1937), un conte fantastique qu’il a lui-même illustré, est destiné à ses enfants. Il lui donne une suite, destinée cette fois à un public adulte, sous la forme d’une trilogie intitulée le Seigneur des anneaux (The Lord of the Rings, 1954-1956). Ce grand cycle romanesque, imaginatif et profond, regroupe la Communauté de l’anneau (The Fellowship of the Ring), les Deux Tours (The Two Towers) et le Retour du roi (The Return of the King). Il y met en scène le conflit entre les forces du Bien et celles du Mal pour la possession d’un anneau maléfique qui peut conférer le pouvoir absolu à son détenteur. Le Seigneur des anneaux est aujourd’hui considéré comme l’un des meilleurs ouvrages du genre.
Le Silmarillion (The Silmarillion, 1977), qui présente les premiers temps mythologiques des Terres du Milieu, était destiné à clore leur histoire. L’ouvrage a été complété et publié, à titre posthume, par le fils de Tolkien, Christopher.
Tolkien est également l’auteur de diverses œuvres de moindre ampleur que le cycle des Terres du Milieu, mais d’inspiration tout aussi féerique, entre autres un essai : Sur le conte de fées (On Fairy Tales, 1938) ; des contes pour enfants : Gilles de Ham, fermier (Farmer Giles of Ham, 1949) et Smith de Wootton Major (Smith of Wootton Major, 1966).
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Verssion longue :John Ronald Reuel Tolkien souvent appelé J. R. R. Tolkien (« Ronald » pour sa famille), était un philologue et écrivain britannique, né le 3 janvier 1892 à Bloemfontein (Afrique du Sud) et mort le 2 septembre 1973, à Bournemouth (Royaume-Uni).
C'était un fervent catholique. Ami proche de C. S. Lewis, il faisait partie comme lui du groupe littéraire des Inklings.
Biographie :Enfance :
John Ronald Reuel Tolkien naît le 3 janvier 1892 à Bloemfontein, en Afrique du Sud. Sa mère, Mabel Suffield, fait partie d'une famille commerçante des Midlands, tandis que la famille de son père, Arthur Tolkien, est d'origine allemande.
En 1896, suite à des problèmes de santé, il vient en Angleterre près de Birmingham où il passera le reste de son enfance. Son père, resté en Afrique du Sud, meurt là-bas. En 1904, sa mère meurt à son tour. Il sera d'abord placé sous la tutelle d'un prêtre catholique, le père Francis Morgan, puis d'une tante à partir de 1905.
Jeunesse :
En 1916, il épouse Edith Bratt, une amie d'enfance dont il était amoureux depuis longtemps, mais que le prêtre de son enfance avait tenue à distance, car celui-ci voulait que John se consacre pleinement à ses études avant de se lancer dans des histoires amoureuses.
Il s'engage ensuite dans l'armée et servira dans les Lancashire Fusiliers pendant la Première Guerre mondiale où il sera engagé dans la meurtrière bataille de la Somme. Il est rapatrié en 1917 pour cause de « fièvre des tranchées ». C'est à cette époque que, déjà passionné de langues imaginaires, il crée la langue des Elfes, le haut-elfique ou quenya et écrit les prémices de la mythologie du Silmarillion.
L'universitaire et l'écrivain :
En 1919, il est diplômé d'Oxford. Il travaille tout d'abord comme lexicographe sur le fameux Oxford English Dictionary de 1919 à 1921, puis obtient un poste de maître-assistant à Leeds. En 1924, il devient professeur de langue anglaise. En 1925, il revient à Oxford (Merton College) pour une chaire de langue ancienne (anglo-saxon). En 1945, il enseignera la langue et la littérature anglaises jusqu'à sa retraite en 1959.
Son premier livre Bilbo le Hobbit a été inventé sous forme orale, puis mis par écrit (inachevé), pour ses enfants. Découvert par une étudiante, puis par un éditeur, le manuscrit est achevé, puis publié, en 1937. Il a travaillé à partir de 1938 sur Le Seigneur des Anneaux qui sera publié en 1954, et dont le succès ne démentira jamais, dès les années 50, mais surtout à partir du milieu des années 1960. En 1978 paraît une première adaptation cinématographique animée, réalisée par Ralph Bakshi. Ce film, partiellement réalisé en rotoscopie, arrête le récit au milieu du 2e tome, Les deux tours. Le réalisateur néo-zélandais Peter Jackson a adapté quant à lui l'intégralité de l'œuvre dans trois films à succès tournés ensemble, mais sortis successivement en salles en 2001, 2002 et 2003.
Tolkien était aussi philologue que linguiste. Il était spécialiste du dialecte mercien (Mercian) du vieil anglais (qu'on parlait dans le centre de la Grande-Bretagne, entre 450 et 1150) et du moyen anglais (1150 - 1500). Mais il a enseigné d'autres langues germaniques (norrois et gotique). Il parlait l'afrikaans, le latin, le grec, l'hébreu, le gallois et le finnois qu'il aimait particulièrement, ce qui n'était, en revanche, pas du tout le cas du français (La francophobie de Tolkien est évoquée par tous les biographes, notamment par Humphrey Carpenter, qui la juge « presque inexplicable »).
Fin de vie :
C'est le 29 septembre 1971 qu'Edith, sa femme, meurt. Sur sa tombe, il fait graver après son nom, Lúthien. Il la rejoignit le 2 septembre 1973, et avait demandé que soit gravé, pour lui, le nom de Beren (Lúthien et Beren sont deux personnages de l'univers qu'il a créé, la Terre du Milieu, le premier couple alliant elfe et humain). Il est enterré au cimetière Wolvercote à Oxford.
Survol de l'œuvre :En tant qu'écrivain, Tolkien est particulièrement célèbre pour avoir imaginé un univers de fiction très complet et cohérent, avec sa cosmogonie et son histoire, ses peuples ainsi que leurs langues et cultures. Couramment cité sous le nom (quelque peu réducteur) de Terre du Milieu, ce monde est le théâtre de nombre de ses récits dont son roman le plus célèbre, Le Seigneur des Anneaux, dans lequel il ne voyait qu'une petite partie de sa mythologie.
Langues construites :La carrière académique et la production littéraire de Tolkien sont toutes deux indissociables de son engouement premier pour la linguistique et la philologie.
Spécialiste de l'anglo-saxon médiéval ou, plus précisément, du dialecte mercien, c'était d'abord un érudit maîtrisant plus d'une dizaine d'autres langues, au nombre desquelles on peut citer le gallois (dont il donna des cours, cf. Lettres, n°7) et le finnois (qu'il découvrit par l'intermédiaire du Kalevala). Nombre de langues qui l'intéressaient vinrent donc à figurer dans ses œuvres de fiction. Ainsi qu'il le précise dans l'appendice F, section II, du Seigneur des Anneaux, Tolkien se présente, par le biais d'une mise en abyme, comme le « traducteur » présumé du Livre Rouge de la Marche de l'Ouest. Il prend en conséquence le parti de rendre les noms des peuples « humains » de son univers fictifs (toponymes ou patronymes) par diverses langues réelles. Il utilise ainsi l'anglo-saxon pour les noms et la langue des Rohirrim (Eorl, Eomer, Theoden, éored, mearas, etc.) et le vieux norrois pour les noms des Nains (Dwalin, Narvi, etc.) ou encore du mage Gandalf. Les Contes et Légendes Inachevés mentionnent aussi l'utilisation de la langue gotique pour les ancêtres des Rohirrim (Vidumavi, Vidugavia).
Mais en parallèle de ses travaux professionnels, et parfois même à leur détriment (au point que ses publications académiques restent assez peu nombreuses), Tolkien se passionnait pour les langues construites. Amoureux des mots au-delà de son métier, il avait une passion qu'il appelait son « vice secret » : la construction pure et simple de tout un vocabulaire imaginaire, avec son lot de notes étymologiques et de grammaires fictives. Pas moins d'une dizaine de langues construites figurent dans Le Seigneur des Anneaux, au travers de noms de lieux ou de personnages, de brèves allusions discursives ou de chants et de poèmes. L'ensemble participe à la vraisemblance du récit, chacun des peuples de la Terre du Milieu ayant ses traditions, son histoire et ses langues.
Tolkien aborde sa conception personnelle des langues construites dans son essai A Secret Vice. La composition d'une langue, pour lui, relève d'un désir d'esthétique et d'euphonie, participant d'une satisfaction intellectuelle et d'une « symphonie intime ». Il disait avoir commencé à inventer ses propres langues vers l'âge de 15 ans, et nous pouvons probablement penser que son métier de philologue n'était qu'un des reflets de sa passion profonde pour les langues. S'il considérait avant tout l'invention d'une langue comme une forme d'art à part entière, il ne concevait pas qu'elle puisse exister sans avoir une « mythologie » propre, à savoir un ensemble d'histoires et de légendes pour accompagner ses évolutions. Il commença à concevoir ses langues avant la rédaction des premières légendes (Lettres, n°163). Considérant qu'il existe un lien fondamental entre une langue et la tradition qu’elle exprime, il fut naturellement mené à concevoir son propre « Legendarium » dans lequel ses langues pourraient s'inscrire (Lettres, n° 180).
Tolkien travailla durant toute sa vie sur ses langues construites sans jamais véritablement les achever. Son plaisir se trouvait davantage dans la création linguistique que dans un quelconque but d'en faire des langues utilisables. Si deux d'entre elles (quenya et sindarin) sont relativement développées, avec un vocabulaire de plus de 2000 mots et une grammaire plus ou moins définie, beaucoup d'autres auxquelles il fait allusion dans ses écrits sont tout juste esquissées. Il n'en reste pas moins vrai que ces diverses langues sont construites sur des bases linguistiques sérieuses, avec une volonté de respecter le modèle des langues naturelles. Par exemple, les langues des Nains (khuzdûl) et des Númenóréens (adûnaic) ressemblent par certains aspects aux langues sémitiques (« faintly Semitic flavour », Sauron Defeated, p. 241), en particulier en adoptant une structure trilitère ou en mettant en œuvre des procédés comme la mimmation. Si le quenya des Hauts-Elfes est une langue à flexions (comme le grec et le latin), son vocabulaire et sa phonologie sont conçus sur un modèle proche du finnois. Quant à la langue sindarine des Elfes Gris, elle s'inspire très librement du gallois (Lettres, n°165) dans certains de ses aspects phonologiques comme les mutations de consonnes initiales ou « lénitions ». Ceci étant dit, les langues de Tolkien ne sont pas non plus de simples « copies » des langues naturelles et elles ont leurs propres spécificités.
Quelques-unes des langues inventées par J. R. R. Tolkien :
-adûnaic (langue de Númenor)
-khuzdûl (langue des Nains)
-noir parler (langue des Orques)
-quenya (langue des Hauts Elfes)
-sindarin (langue des Elfes des Terres du Milieu)
-westron ou sovâl phârë (langue commune des Hommes)
-valarin (langue des Valar)
-rohirique (langue des Rohirrim)
Tolkien imagina aussi plusieurs systèmes d'écriture pour ses langues. Une écriture cursive (Tengwar de Fëanor) et un alphabet de type runique (Cirth de Daeron) sont illustrés dans le corps du Seigneur des Anneaux. Bien plus tôt, Tolkien avait aussi conçu d'autres systèmes comme les Sarati de Rúmil.
Bibliographie :-1936 : Songs for the Philologists, avec E. V. Gordon et autres auteurs. Une collection de trente chants et poèmes, dont treize de Tolkien, en gotique, en vieil anglais et en anglais moderne.
-1937 : Bilbo le Hobbit (The Hobbit or There and back again), édition révisée en 1951 et 1966 (traduction de Francis Ledoux, Stock, 1969).
-1945 : Feuille, de Niggle (Leaf by Niggle), nouvelle.
-1945 : The Lay of Aotrou and Itrou, publié dans The Welsh Review, Cardiff, volume 4, n°4, pp. 254-266.
-1949 : Le Fermier Giles de Ham (The Farmer Giles of Ham), fable médiévale.
-1953 : Le Retour de Beorhtnoth (The Homecoming of Beorhtnoth, Beorhthelm's Son), pièce de théâtre en vers allitératifs.
-1954–1955 : Le Seigneur des Anneaux (The Lord of the Rings), seconde édition révisée en 1965–1966 (traduction de Francis Ledoux, Christian Bourgois, 1972–1973).
-1954 : La Communauté de l'anneau (The Fellowship of the Ring)
-1954 : Les Deux Tours (The Two Towers)
-1955 : Le Retour du roi (The Return of the King)
-1962 : Les Aventures de Tom Bombadil (The Adventures of Tom Bombadil), recueil de poèmes (traduction de Dashiell Hedayat, Christian Bourgois, 1975).
-1967 : Smith de Grand Wootton (Smith of Wootton Major), conte (initialement traduit sous le titre Ferrand de Bourg-aux-Bois).
-1967 : The Road Goes Ever On, en collaboration avec Donald Swann, seconde édition augmentée en 1978, troisième et dernière édition en 1993.
( Source : Wikipedia )